Loïc Blondiaux est professeur de science politique à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne et spécialiste des théories de la représentation. Il a participé à l’ouvrage collectif
Inventer la démocratie du XXIe siècle. L’Assemblée citoyenne du futur
(Les liens qui libèrent, 2017)
Tout récemment il est intervenu sur France Inter pour expliquer tout le bien qu’il pensait de de la convention citoyenne pour le climat:
« Il est impératif d’inventer de nouvelles formes de démocraties »
« La légitimité produite par l’élection aujourd’hui ne suffit plus (…) A Athènes et jusqu’au XVIIIe siècle, le tirage au sort était perçu comme le seul mode démocratique de désignation des gouvernants »
« Il ne s’agit pas de jeter le bébé avec l’eau du bain, la démocratie représentative reste le socle de la démocratie. il serait important que ce projet de loi soit soumis au référendum » estime le politologue. »
« Quelque chose s’est joué depuis quelques mois dans notre société, il y a un vaste changement d’opinion (…) Les formes classiques de la mobilisation ont, au final, relativement peu produit (…) Il faut inventer de nouvelles formes de démocratie, c’est impératif ».
Il est aussi intervenu dans plusieurs organes de presse pour livrer quelques mois auparavant son analyse sur le grand débat national.
Dans cette interview dans Télérama il est très critique sur les modalités du débat qui risque d’obtenir l’effet contraire et confirmer la « manipulation » dans les pratiques démocratiques.
« …Cette interprétation est malheureusement confortée par la pratique française de la démocratie participative. A l’échelle locale ou nationale, les exercices de consultation, de concertation ou de participation citoyennes sont le plus souvent organisés de manière à contraindre le moins possible les pouvoirs, en les plaçant dans une position d’écoute sélective, qui leur permettra in fine de ne retenir que ce qu’ils souhaitent des délibérations. On vide ainsi la pratique participative de son sens démocratique, qui est une forme de rééquilibrage des forces, en consacrant la position de l’autorité élue dans son monopole de la décision légitime… »