Vivre avec la fin du monde

“la clé c’est de ne pas traverser les tempêtes tout seul” 
Pablo Servigne

Vivre avec la fin du monde: C’était le titre d’un dossier consacré à cette thématique par le journal Le Monde en juillet 2019 (voir ici).
Lire aussi cet article « Le succès inattendu des théories de l’effondrement » paru dans le même journal en février 2019.

Un dossier de LCI : La fin d’un monde

Pourquoi ce blog, version mars 2021!

Pourquoi ce blog? (version été 2019)

Le désastre de la surpêche, qui vide les mers de leurs poissons

Daniel Pauly a révélé le désastre de la surpêche, qui vide les mers de leurs poissons. L’océanographe, malmené par la vie, l’affirme : la science a fait son travail d’alerte, c’est aux politiques d’agir.

Comment mettre la pression sur les Etats ou les entreprises ?

En mettant en jeu leur réputation, par exemple. Jennifer Jacquet, une de mes anciennes étudiantes devenue professeure à l’Université de New York, m’a permis de clarifier ma position par son travail sur l’usage de la culpabilité et de la honte comme stratégies d’action. On peut en appeler à notre culpabilité, comme le font le MSC et autres écolabels : on se sent coupable de manger quelque chose qu’on ne devrait pas, donc on évite de le faire. Mais on peut aussi dénoncer les restaurants qui proposent des ailerons de requins, ou les enseignes de grande distribution qui commercialisent des espèces vivant en eaux profondes, comme l’a fait l’ONG Bloom. Quelle est la méthode la plus efficace ? L’atteinte à la réputation. La culpabilité est trop dépolitisée. Aujourd’hui, la surpêche, la pollution plastique des océans et le réchauffement climatique sont totalement confirmés par la science. Mais quand des intérêts commerciaux sont en jeu, ils imposent leur loi. Regardez le tabac, ç’a été une lutte infernale, jusqu’à ce que, finalement, des lois soient votées pour interdire de fumer dans les bistrots… Nous en sommes là aujourd’hui : la science a fait son travail, maintenant le problème est politique.
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Climat, que faut-il faire de plus pour agir?

Paru dans Libération le 10/09/2018

« Témoins tout au long de leurs vies des atteintes à la nature, la primatologue Jane Goodall et le sociologue Edgar Morin expliquent, après la démission de Nicolas Hulot, pourquoi il est urgent de s’opposer aux forces économiques et politiques qui mettent en péril l’avenir de la planète. »

« Edgar Morin : Comme dit Jane Goodall, c’est une tragédie, qui révèle qu’il y a deux univers mentaux, psychologiques, intellectuels qui sont incapables de se comprendre l’un l’autre. D’abord l’univers techno-économique, celui de nos dirigeants, qui domine notre société et ne voit le monde qu’à travers des chiffres, qui ne voit que croissance, rentabilité, compétitivité, PIB… L’autre univers, lui, voit la tragédie humaine de la planète qui se dégrade, la nécessité de changer totalement de voie, d’abandonner ce pseudo-scientifique libéralisme économique…Nicolas Hulot a fait une petite erreur en disant que la clé, c’est de réconcilier l’écologie et l’économie. Non, le vrai problème, c’est que cette économie-là est irréconciliable avec l’écologie.

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